Les échanges intra-régional de produits agricoles peine à croître. |
Longtemps minimisé dans l’articulation des stratégies de développement des pays en développement en général et d’Afrique de l’Ouest en particulier, le potentiel du commerce intra et inter régional, est de plus en plus au centre des intérêts des Etats. Et, la préoccupation est sa capitalisation. Dans cette perspective est plutôt visée « la construction d’un véritable marché régional de produits agricoles ». Et pour cause, à en croire le NEPAD, à l’horizon 2030 « la demande de produits alimentaires sur les marchés urbains du continent devra s’envoler à 150 milliards de dollars (contre 50 milliards de dollars en 2000) générant pour les petits producteurs africains des revenus de l’ordre de 30 milliards de dollars ».
Réaliser la belle promesse
M. Baba Dioum, (CMA/AOC) |
Afin de créer les conditions de réalisation optimale de cette belle promesse, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il faille renforcer l’intégration des économies de la région. La CMA/AOC, par la voix de son coordonnateur général, Baba Dioum, a appelé, cette semaine à Ouagadougou (Burkina Faso), les organisations communautaires et les Etats membres à « agir rapidement et en profondeur sur les goulots d’étranglement qui empêchent l’applicabilité des textes régissant le commerce régional des produits agricoles dans notre espace communautaire ». On ne les dénombre plus les études qui établissent que « l’application effective des textes du cadre réglementaire régional qui consacre la libre circulation des produits agricoles en Afrique de l’Ouest améliorerait substantiellement, et dans des délais courts, les échanges intra-régionaux en termes de volume et de compétitivité ». Tout comme, il y a bien longtemps que les pouvoirs publics régionaux, convaincus de cette réalité, ont eux-mêmes élevé au rang d’objectif prioritaire « le développement des filières agricoles et l’accès des produits agricoles au marché ».
Lever le verrou de l’inapplicabilité des textes
Mais voilà, dans les faits on est bien loin des attentes. Les activités concourant au développement et à la performance des filières agricoles ont beau fait l’objet de réglementation au niveau des différents Etats Ouest africains, la législation continue par son inefficience à assombrir l’horizon du commerce intra-régional. L’inadaptation, le manque de cohérence, les interprétations divergentes, la non observance des dispositions et dispositifs convenus, la non appropriation par les Etats membres… constituant autant de fertilisant de l’inapplicabilité des textes et de leur ignorance tant par les Administrations ainsi que les opérateurs économiques. Une situation, qui, à bien des égards, justifie que le volume des échanges intra-régionaux de produits agricoles peine à croître substantiellement en Afrique de l’Ouest. Et appelle à de l’action.
Dans ce registre, la CMA/AOC, avec le concours financier du CTA, vient de finaliser une étude sur « L’harmonisation des textes régissant le commerce régional des produits agricole en Afrique de l’Ouest ». Des propositions y sont faites aux autorités régionales comme nationales Ouest africains « pour que des mesures efficaces soient prises afin de lever les entraves et booster les échanges de produits agricoles dans la région ». Il faut espérer que celles-ci feront l’objet d’une grande attention. Surtout que les actions qu’elles appellent, comme le relève très adroitement Baba Dioum, « requièrent plutôt de l’engagement et de l’efficacité des corps de contrôle habilités que la mobilisation de ressources financières importantes ».
Louis S. Amédé
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