mercredi 11 mai 2011

Pays les moins avancés (PMA): Commerce et capacités productives les recettes pour leur développement


La 4ème  Conférence des Nations-Unies sur les PMA que se tient à Istanbul projette d’impulser une nouvelle dynamique de développement dans ces pays caractérisés par de multiples faiblesses structurelles.

Les Pays les moins avancés (PMA) voudraient s’offrir une prochaine décennie radieuse qu’ils devront « mettre en œuvre des politiques fondées sur le commerce et les capacités productives ». Foi d’institutions spécialisées du système des Nations Unies.  Sur le front du développement, la décennie 2001-2010 n’aura pas été d’un bon cru pour les Pays les moins avancés (PMA).  Les belles promesses du début du nouveau millénaire charriées par le Sommet du millénaire organisé par les Nations Unies en 2000 et le Programme d’actions de Bruxelles en faveur des PMA adopté en 2001, sont plutôt restées, une fois encore, au stade de vœux pieux. Le groupe interinstitutions du Conseil des chefs de Secrétariat des organismes des Nations-Unies est formel : « les progrès socioéconomiques des PMA ont jusqu’à aujourd’hui été entravés par une attention insuffisante apportée aux secteurs de production en tant que base du développement social et économique ». Décryptage de ce constat établi par le groupe dans le cadre d’un document préparé en prévision de la Conférence d’Istanbul du 09 au 13 mai 2011, les objectifs 4 et 5 du Plan d’actions de Bruxelles visant à « mettre en place les capacités de productions nécessaires pour que les PMA bénéficient de la mondialisation et renforcer le rôle du commerce dans le développement » n’ont pas été réalisés. Et, pas plus que ne saurait être tenu par les PMA  l’échéance de 2015 fixée pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). 

Dans la capitale turque où elle se tient, la 4ème Conférence des Nations Unies sur les PMA entend esquisser de « nouveaux objectifs et instruments pour la décennie à venir ». En effet, les économies des PMA sont sorties de la décennie écoulée marquées par « de multiples faiblesses structurelles » relève le groupe interinstitutions qui est composé de 15 organismes du système des Nations Unies. Qui, lie cet état de fait, au « faible niveau de développement des capacités productives et commerciales (des PMA), le manque de cohérence  des politiques et des systèmes institutionnels inappropriés ».  De son point de vue, le défi pour les PMA est de « se diversifier afin de proposer une gamme de marchandises, d’articles manufacturés et de services avec un fort potentiel de croissance et de création d’emploi, en particulier pour les populations pauvres ». Conséquemment, pour les dix prochaines années, le groupe interinstitutions qui est en fait « un mécanisme conçu pour coordonner et mettre en œuvre les initiatives communes » prône des solutions structurées autour de deux piliers : « le commerce et la capacité productive ». 

Croissance "solidaire"

« Une action cohérente des politiques commerciales et liées au commerce peut encourager au niveau national, régional et international le développement des capacités productives et l’acquisition d’une compétitivité internationale pour les PMA » soutiennent ces organismes spécialisés du système des Nations Unies. Ils en veulent pour preuve, les résultats du Rapport publié, en juin 2010, par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) sur la réalisation des OMD, qui montre clairement « que la croissance économique a été un facteur décisif de réduction de la pauvreté et de la faim dans des pays où le développement s’est concentré sur la productivité agricole, l’accélération de l’emploi et la distribution des revenus, des actifs et des opportunités d’une façon programmée, délibérée et équitable entre les sexes ». Ainsi leur maigre moisson en matière de développement, au cours des dix dernières années, les PMA le doivent à « leur incapacité à générer suffisamment d’emplois productifs et de moyens de subsistance pour leur population » comme le soutient le Rapport 2010 de la Cnuced sur les pays les moins avancés. 

Si pour les PMA, la « croissance durable » demeure toujours un objectif à atteindre, ce qu’ils devront viser, le plus désormais, c’est que cette croissance induise « un développement solidaire ».  Ainsi la nouvelle quête, tant des PMA que de leurs différents partenaires au développement, devra être un « développement solidaire » que ne garantit qu’une croissance économique qui « n’exclue personne, apporte des revenus, des emplois et donne accès aux services essentiels aux couches les plus pauvres de la société ».
                                                                                             Louis S. Amédé

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