Divers barrières tarifaires et non tarifaires continuent d'entraver le commerce régional des produits agricoles. |
Le volume des échanges intra-régionaux des produits agricoles peine à croître substantiellement en Afrique de l’Ouest. En cause sont « les multiples freins et entraves à la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’espace communautaire » s’accordent à reconnaître, experts, pouvoirs publics, opérateurs économiques et organisations intergouvernementales régionales. Les initiatives n’ont cessé de se multiplier au cours des cinq dernières années pour tenter d’obtenir sur le terrain la levée de ces verrous divers. Les résultats, au bout du compte, se sont avérés bien en dessous des espérances. Dans une analyse lucide de la situation, Laurent Sédogo, ministre burkinabé de l’agriculture et de l’hydraulique, fait noter que « des barrières de toutes sortes entravent le commerce inter et intra-régional des produits agricoles et l’élimination de ces barrières qui sont autant tarifaires que non tarifaires est loin d’être réalisée au niveau des frontières des différents Etats membres tant de l’Uemoa que de la Cedeao ». Et en infère que « les facteurs pénalisants qui freinent le développement des échanges intra-régionaux des produits agricoles ne peuvent être éliminés sans un cadre d’intégration respecté par tous ».
Une étude pour une meilleure applicabilité des procédures
Dans l’esprit de cette lecture de la situation, la CMA/AOC appuyée par le CTA a conduit au cours des cinq dernières années un processus d’identification des principales entraves à l’essor des échanges entre les pays de l’Afrique de l’Ouest. Cette démarche vient de déboucher sur la production une étude sur « l’harmonisation des textes régissant le commerce régional des produits agricoles en Afrique de l’Ouest ». Du 28 au 30 avril 2011, à Ouagadougou (Burkina Faso), ce document était l’objet de discussion dans le cadre d’un atelier régional de restitution regroupant organisations intergouvernementales régionales, chercheurs, juristes, administrations publiques, opérateurs économiques et diverses catégories d’acteurs non étatiques… « Cette étude entre dans le cadre de l’évaluation et du suivi de la mise en œuvre des politiques régionales de libre circulation des marchandises à l’intérieur de l’espace CEDEAO » a expliqué à l’ouverture de l’atelier le coordonnateur général de la CMA/AOC, Baba Dioum.
Dr. Abibatou Diop-Boaré |
Ainsi, le document rédigé par l'économiste ivoirienne Dr Abibatou Diop-Boaré, chercheure au Centre ivoirien de recherche économique et sociale (CIRES), formule « des propositions de solutions pour que des mesures efficaces soient prises par les autorités régionales et nationales pour booster les échanges de produits agricoles dans la région ». Il suggère diverses « mesures applicables pour améliorer l’efficience des procédures, mettre en cohérence, mettre en œuvre et vulgariser les textes régionaux » dont l’applicabilité à géométrie variable, constitue le principal obstacle à la capitalisation du formidable potentiel de croissance du commerce intra et inter-régional. Ces pistes de solutions analysées, sans complaisance, par les participants à l’atelier de Ouagadougou ont été consignées dans une matrice de mesures. La mise en œuvre par les différentes parties concernées devrait contribuer à créer les conditions pour l’accroissement du volume des produits échangés entre les pays de région Afrique de l’Ouest.
Louis S. Amédé
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