L’attractivité de l’Afrique vient d’être évaluée par cabinet international Ernst & Young à partir des investissements effectués sur le continent au cours des dix dernières années et des stratégies d’investissement pour la prochaine décennie de plus de 562 dirigeants du monde.
Les industries extractives demeurent en Afrique, un domaine d'investissement majeur avec, de l'avis des investisseurs, le plus grand potentiel de croissance pour les prochaines années. |
« Malgré la baisse des investissements survenue en 2008, l’Afrique reste une destination attractive dans un contexte de récession mondiale ». C’est la conclusion à laquelle vient d’aboutir la toute première enquête réalisée par le cabinet spécialisé en audit, conseil, droit, fiscalité et transactions, Ernst & Young, sur l’attractivité du continent. L’évaluation s’est faite sur la base de deux critères. Le premier, quantitatif, mesure les investissements effectués en Afrique au cours des dix dernières années. Tandis que le second, plutôt qualitatif, a consisté en une enquête auprès de 562 dirigeants d’entreprises du monde sur leurs stratégies d’investissement et les régions destinataires au cours des dix prochaines années. Les résultats en disent long sur « le paysage de reprise vigoureuse » que le Fonds monétaire international (FMI) n’en fini pas de voir se dessiner en Afrique.
Les pays émergents montent en puissance sur le continent
L’enquête établit qu’au cours de la dernière décennie, le nombre des nouveaux projets d’investissements étrangers directs (IED) enregistrés sur le continent est passé de 338 en 2003 à 633 nouveaux projets en 2010. Soit une augmentation de près de 87% en 7ans. Et tendance nouvelle, mais tendance lourde, les investissements provenant des pays émergents n’en finissent pas de croître. « En dix ans, les IED issus de ces pays sont passés de 100 nouveaux projets en 2003 à 240 projet en 2010 enregistrant une hausse annuelle de 13%. Désormais ils représentent 38% du total des investissements en Afrique, contre 30% en 2003 » note l’enquête. Et cette courbe ascendante n’est pas prête de s’estomper. Dans le cadre de l’enquête réalisée auprès des dirigeants d’entreprises, 74% des investisseurs originaires de pays émergents interrogés affirment que « l’Afrique est devenue une destination d’investissement plus attrayante au cours des trois dernières années ». Le continent africain, -qui avec l’Asie et l’Amérique latine-, tire la croissance mondiale, est quasiment sur le même piédestal que l’Europe de l’Est et l’Amérique latine, en termes d’attractivité pour les investisseurs.
Le tourisme, les télécoms, les services financiers… nouveaux champs d’investissement
Les Télécoms tendent à être prisées par les IED. |
En effet, 42% des 562 patrons de multinationales interrogés par Ernst & Young sur leurs investissements futurs envisagent d’investir davantage dans la région. Conséquence, « une forte croissance des nouveaux projets sur le continent est annoncée à partir de l’année prochaine : les flux d’IED devraient atteindre 150 milliards de dollars US d’ici à 2015 » selon le cabinet international. « C’est une progression significative en dépit des incertitudes liées aux changements sociaux profonds et aux instabilités politiques récentes » commente Marc Lhermitte, Associé Ernst & Young. Certes, les industries extractives continuent de pomper l’essentiel des capitaux investis sur le continent ; de même qu’un petit groupe de pays, -Afrique du Sud, Egypte, Maroc, Algérie, Tunisie, Nigeria, Angola, Kenya, Libye et Ghana-, en capte la majeure partie. Mais, de plus en plus, des secteurs tels que le tourisme, les télécoms, les services financiers, la construction, les produits de consommation… offrent des options d’investissement attrayantes. Tout comme s’allonge, la liste des pays destinataires. Il y a du potentiel non encore exploité.
Pour Joseph Pagop-Noupoué, Associé Ernst & Young, cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Sa conviction est toute établie : «l’Afrique est dans une phase de développement durable et l’IED va enregistrer une croissance régulière… Bien que la part des IED qui lui est destinée ait augmenté au cours des dix dernières années, cette progression ne reflète pas l'attractivité réelle de ce continent qui affiche des taux de croissance économique parmi les plus élevés et des retours sur investissement parmi les plus importants au monde ». Mais pour accélérer ce processus de croissance et en tirer profit, le leader mondial du conseil prescrit aux gouvernements d’agir en « accélérant les réformes économiques et règlementaires afin de diminuer la part de risque inhérent à tout investissement ».
Louis S. Amédé
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