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mardi 29 mars 2011

3ème Forum européen pour le développement rural


Aller encore plus loin dans la mise des TIC au service de l’agriculture

En marge des sessions plénières du troisième forum européen pour le développement rural qui, pour ce premier jour, se déroulent au Teatro Ortega, le Centre technique (ACP-UE) de coopération agricole et rurale (CTA) a organisé un panel d’échange d’expérience autour de la préoccupation de l’apport des Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le développement rural. Modérée par Michael Hailu, directeur général du CTA, cette rencontre visait à illustrer par des cas concrets, « la contribution de la technologie à l’accroissement de la productivité, à l’amélioration de l’accès au marché et à l’accès plus facile aux finances ». Ainsi donc pour le CTA qui est fortement engagé dans les pays ACP, dans la promotion des outils multimédia comme moyen de partage et de diffusion des informations et des connaissances agricoles, notamment en milieu rural, il s’est agi d’ouvrir acteurs de terrains  que sont a fait les agriculteurs, les spécialistes des TIC, les chercheurs et quelques opérateurs du secteur privé, une lucarne pour partager leurs expériences. Et, indiquer, eux-mêmes, les nouveaux progrès qu’il leur semble pertinents de réaliser pour que le développement rural soit une réalité et qu’il débouche sur la sécurité alimentaire. 

Au cours des cinq dernières années l’Afrique n’a cessé de voir  la frange de sa population ayant accès aux TIC grossir année après année. Cette tendance s’est accompagnée dans le secteur de l’agriculture par une nette amélioration des fonctions de soutien aux producteurs. Rémi Lang de la Section d’analyse des TIC à la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (Cnuced) en veut pour preuve « le développement de services financiers mobiles m-pesa, m-kesho, GCash, de services vocaux d’assistance agricole, de la diffusion d’informations agricoles par sms, de services de micro-assurance mobile telles que Kilimo Salama au Kenya, ou encore celle basée sur les récoltes au Mali et au Burkina Faso ». Ces diverses utilisations des TIC, notamment du téléphone mobile qui reste le canal le plus usité, sont autant de facteurs qui contribuent à « améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs et à jeter les bases d’une réduction de la pauvreté dans le milieu rural où vit la grande majorité des agriculteurs » a soutenu, indicateurs économiques à l’appui, Julius Juma Okello du Département d’économie agricole  de l’Université de Nairobi.

Pour Bernard NJonga, Secrétaire Général du SAILD, une structure de soutien technique aux organisations paysannes du Cameroun, qui fournit au travers d’un service gratuit d’information, « Allo ingénieur » des conseils pratiques aux producteurs, « il faut aller encore plus loin pour élargir la gamme de services en étant toujours  innovants et étendre l’horizon des bénéficiaires ». Point de vue enrichi par Kevin Painting, Coordonnateur senior du Programme TIC du CTA pour qui, il y a des champs intéressants à explorer avec l’utilisation des TIC en milieu rural en matière de : « éducation et formation, soins de santé et de services de soutien à toute une variété d’activités économiques ». Mais pour parvenir à ces autres fins, Rémi, Steve, Julius et Bernard recommandent dans un parfait chorus « d’étendre, dans les pays, la couverture mobile aux endroits où il n’y a pas encore de signal, de rendre les services mobiles et Internet abordables, de se focaliser davantage sur l’adoption des TIC à des niveaux d’activité économique et de sophistication faibles ».
                                                                     Louis S. Amédé

mardi 7 décembre 2010

Changement climatique: Mobilisation pour une meilleure prise en compte de l’Agriculture


Par Louis S. Amédé

« Il ne peut y avoir de sécurité climatique sans sécurité alimentaire. De même, il n’y a pas de sécurité alimentaire sans sécurité climatique ». La plateforme des donateurs, une coalition regroupant 19 organisations internationales, étatiques et de la société civile occidentales et africaines, voudrait indiquer clairement que « l’approche fragmentaire », adoptée depuis Copenhague l’année dernière, dans les négociations en cours sur le changement climatique, « n’est pas durablement viable » et appeler « à une approche plus holistique » qu’elle ne se serait pas mieux prise. En choisissant ainsi de jeter une aussi grosse pierre dans le jardin des parties à la conférence de Cancun et singulièrement dans celui des Nations Unis, ces organisations au nombre desquelles la Centre Technique (ACP-UE) pour l’Agriculture et le développement rural (CTA), la FAO, la Banque mondiale, l’IFAD, le CGIAR espèrent les incliner à « mieux prendre en compte l’agriculture dans les discussions en cours » explique Lindiwe Sibanda, Président du Réseau d’analyse des politiques alimentaire, agricole et de ressources naturelles (FANRPAN).

L'agriculture à la marge...

En effet, les discussions en cours sur le changement climatique ne visent que très discrètement l’agriculture. C’est à peine si cette activité aux confluents de la problématique du changement climatique, des préoccupations de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté et en ce qui concerne le monde en développement particulièrement, du problème de développement, n’est pas tenue à la marge. Et pourtant, est formelle, Inger Andersen, Vice-présidente, Développement durable à la Banque mondiale, « l’Agriculture est déterminante pour la problématique du changement climatique en ce qu’elle est, non seulement, une part du problème mais, mieux encore, elle en est une composante majeure de la solution ». Les données attestant de cette double réalité ne manquent pas.

... Et pourtant

Autant « 17% des émissions globales des gaz à effet de serre sont produites par le secteur agricole, 70% des pauvres de la planète vivent en milieu rural et dépendent de l’agriculture pour survivre, et le secteur subirait de plein fouet les effets du changement climatique en terme de réduction de productivité et d’accroissement de la vulnérabilité ». De même il est établit que « de bonnes terres et des pratiques culturales telles que l’agroforesterie, l’amélioration de la gestion de l’eau et des fertilisants sont susceptibles d’induire une réduction d’au moins 13% des émissions de gaz carbonique ; une agriculture intensive plutôt qu’extensive améliorant la productivité préserverait les écosystèmes et que face au grand problème de la sécurité alimentaire, l’agriculture pour satisfaire les 9 milliards de personnes que va compter la planète en 2050, devra améliorer sa productivité de 2,25 fois par rapport à son niveau de 2000, ce qui requiert une approche intégrée de gestion de la terre, l’eau, les jachères… »

La Journée de l’Agriculture et du développement rural (ARDD) organisé par la plateforme des donateurs, le samedi 4 décembre 2010 au Gran Melia Cancun Hotel, en marge des négociations a eu un succès retentissant. Elle a mobilisé plus de 400 personnalités autour de l’agriculture, toutes acquise à l’idée d’une meilleure prise en compte de l’agriculture dans les négociations en cours sur le changement climatique. Il faut juste espérer que les négociateurs aient perçu la pertinence du message.