Aller encore plus loin dans la mise des TIC au service de l’agriculture
En marge des sessions plénières du troisième forum européen pour le développement rural qui, pour ce premier jour, se déroulent au Teatro Ortega, le Centre technique (ACP-UE) de coopération agricole et rurale (CTA) a organisé un panel d’échange d’expérience autour de la préoccupation de l’apport des Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le développement rural. Modérée par Michael Hailu, directeur général du CTA, cette rencontre visait à illustrer par des cas concrets, « la contribution de la technologie à l’accroissement de la productivité, à l’amélioration de l’accès au marché et à l’accès plus facile aux finances ». Ainsi donc pour le CTA qui est fortement engagé dans les pays ACP, dans la promotion des outils multimédia comme moyen de partage et de diffusion des informations et des connaissances agricoles, notamment en milieu rural, il s’est agi d’ouvrir acteurs de terrains que sont a fait les agriculteurs, les spécialistes des TIC, les chercheurs et quelques opérateurs du secteur privé, une lucarne pour partager leurs expériences. Et, indiquer, eux-mêmes, les nouveaux progrès qu’il leur semble pertinents de réaliser pour que le développement rural soit une réalité et qu’il débouche sur la sécurité alimentaire.
Au cours des cinq dernières années l’Afrique n’a cessé de voir la frange de sa population ayant accès aux TIC grossir année après année. Cette tendance s’est accompagnée dans le secteur de l’agriculture par une nette amélioration des fonctions de soutien aux producteurs. Rémi Lang de la Section d’analyse des TIC à la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (Cnuced) en veut pour preuve « le développement de services financiers mobiles m-pesa, m-kesho, GCash, de services vocaux d’assistance agricole, de la diffusion d’informations agricoles par sms, de services de micro-assurance mobile telles que Kilimo Salama au Kenya, ou encore celle basée sur les récoltes au Mali et au Burkina Faso ». Ces diverses utilisations des TIC, notamment du téléphone mobile qui reste le canal le plus usité, sont autant de facteurs qui contribuent à « améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs et à jeter les bases d’une réduction de la pauvreté dans le milieu rural où vit la grande majorité des agriculteurs » a soutenu, indicateurs économiques à l’appui, Julius Juma Okello du Département d’économie agricole de l’Université de Nairobi.
Pour Bernard NJonga, Secrétaire Général du SAILD, une structure de soutien technique aux organisations paysannes du Cameroun, qui fournit au travers d’un service gratuit d’information, « Allo ingénieur » des conseils pratiques aux producteurs, « il faut aller encore plus loin pour élargir la gamme de services en étant toujours innovants et étendre l’horizon des bénéficiaires ». Point de vue enrichi par Kevin Painting, Coordonnateur senior du Programme TIC du CTA pour qui, il y a des champs intéressants à explorer avec l’utilisation des TIC en milieu rural en matière de : « éducation et formation, soins de santé et de services de soutien à toute une variété d’activités économiques ». Mais pour parvenir à ces autres fins, Rémi, Steve, Julius et Bernard recommandent dans un parfait chorus « d’étendre, dans les pays, la couverture mobile aux endroits où il n’y a pas encore de signal, de rendre les services mobiles et Internet abordables, de se focaliser davantage sur l’adoption des TIC à des niveaux d’activité économique et de sophistication faibles ».
Louis S. Amédé
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