M. Olivier Blanchard, conseiller économique et directeur du Département Recherche au FMI présentant les Perspectives de croissance de l'économie mondiale pour 2013. (Photo IMF) |
Le Fonds monétaire vient de
réajuster, légèrement à la baisse, ses perspectives de croissance de l’économie
mondiale pour 2013. « Par rapport à
nos dernières prévisions en avril, nos projections de croissance pour 2013 ont
été révisé de 1,8% à 1,5% pour les pays avancés et de 5,8% à 5,6% pour les pays
émergents et en développement » a déclaré, ce mardi 9 octobre 2012 à
Tokyo, Olivier Blanchard, Conseiller économique et Directeur du Département de
la Recherche au Fonds monétaire
international (Fmi).
Présentant les « Perspectives de l’économie mondiale »
à octobre 2012, il a justifié « cette
révision à la baisse générale » par le fait que « la reprise subit de nouveaux revers, et
l'incertitude pèse lourdement sur les perspectives du fait que les politiques en
cours dans les économies avancées majeures peinent à rétablir la confiance dans
les perspectives à moyen terme ». S’il n’épargne aucune partie de la
planète, le ralentissement de la croissance est cependant bien plus prononcé pour
« deux groupes de pays : les
membres de la zone euro, où nous prévoyons une croissance proche de zéro en
2013, et pour trois des grandes économies émergentes, la Chine, l'Inde et le
Brésil » a-t-il relevé. Les uns font les frais du « rééquilibrage budgétaire et de la faiblesse
de leur système financier » tandis que les autres paient un
tribut à la panne de croissance des premiers.
L’Afrique subsaharienne vulnérable au resserrement politique en
Occident
Le resserrement des politiques dans
les pays développés en réponse aux contraintes de capacités liées au
ralentissement de la croissance dans ces pays, met, quelque peu, sous pression
les économies des pays en développement, notamment d’Afrique. Bien que le
continent maintient la tête hors de l’eau, avec une perspective de croissance
en 2013, toujours au-dessus de 5%, « il
ne reste pas moins vulnérables à un affaiblissement prolongé de la
demande dans les pays développés, notamment pour ce qui est de ses exportations » reconnaît un officiel ghanéen. Les
risques que les perspectives favorables de croissance de l’Afrique
subsaharienne baissent restent donc élevés. Les économistes du Fonds, pointant
du doigt, à cet effet, « principalement
le sentiment répandue d’incertitude mondiale ainsi que le fort ralentissement
de la croissance mondiale qui découlerait d’une aggravation ou du persistance
prolongée de la crise de la zone euro ».
L’Europe et les Etats-Unis,
les potentiels détonateurs
Mais de l’avis d’Olivier Blanchard, globalement, il y est
possible que « le plus dur soit
derrière nous ». A condition tout de même que « d’une part les décideurs européens adoptent
des politiques qui assouplissent progressivement les conditions financières
dans les économies périphériques en allant de l’avant dans activation du Mécanisme
européen de stabilité, la construction d’une union bancaire et la réalisation d’une
plus grande intégration fiscale. D’autre part, que les décideurs américains empêchent
l’augmentation drastique des taxes et la compression des dépenses automatiques (mur
budgétaire) que prévoit la loi des finances actuelle, relèvent, de manière
opportune, le plafond de la dette fédérale, et fassent des progrès vers un plan
global visant à rétablir la viabilité budgétaire du pays », il a
insisté. Une gageure !
Louis S. Amédé, Tokyo
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