jeudi 23 juin 2011

G 20 Agriculture: Sur le front de la régulation des marchés, rien de concret

Le rideau est tombé sur le G 20 agriculture tenu les 22 et 23 juin 2011 à Paris. Les ministres de l'Agriculture des vingt pays parties ont fini par s’accorder globalement sur le plan d'action en cinq points que leur a proposé la France avec pour pilier, la régulation des marchés pour contenir la volatilité de prix alimentaire.


Bruno Le Maire, ministre français de
l'Agriculture, heureux de l'issue du G20
Comme on pouvait s’y attendre, le G20 agriculture n’a rien pu faire de concret sur le front de la régulation des marchés financiers où les produits agricoles ou leurs dérivés sont traités. Le mieux que  les ministres de l’agriculture des 20 pays développés et en développement les plus industrialisés de la planète, ont pu faire aura été tout simplement de reconnaître la nécessité de réguler les marchés agricoles en luttant contre la spéculation. Pour l’organisation de cette régulation, ils ont tout simplement préféré refiler adroitement le dossier à leurs homologues ministres des finances qu’ils ont donc "fortement"  encouragé à prendre les décisions appropriées pour une meilleure régulation et supervision des marchés financiers agricoles, lors du  prochain G20 Ecofin d’automne. Pas d’évocation de la menace biocarburant, ni des obstacles divers aux échanges dont les subventions à l’exportation. Mais l’essentiel, au sens des uns et des autres, semble avoir été fait  avec le consensus obtenu sur les actions à dérouler pour « produire plus, accroître la transparence des stocks via une base de données et améliorer la coordination internationale pour prévenir et gérer les crises ».

Tour de force... historique

Les autorités françaises, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire en tête ne sont pas les moins satisfaits de cette issue. A l’en croire c’est à un «tour de force » que vient de se livrer la Communauté internationale en parvenant à un « accord historique » sur le front de l’insécurité alimentaire. Ainsi selon lui, le plan d’action qui a recueilli le consensus des différentes parties prenantes est riche de mesures « concrètes, précises et ambitieuses » sur la volatilité de prix alimentaire et l'agriculture mondiale. Couvrant cinq domaines qui sont la production et la productivité agricoles, l'information et transparence des marchés, la coordination politique internationale, la réduction des effets de la volatilité des prix et la régulation financière, ce plan d’action serait ainsi « un vrai succès (qui jette) la base d'une nouvelle agriculture mondiale qui est durable, solidaire et dont le marché serait régulé », a estimé Bruno Le Maire.

Ainsi, les vingt pays qui pèsent plus de 85% de la production agricole mondiale, se sont engagés à dérouler, une gamme variée de mesures pour redynamiser la productivité de l'agriculture mondiale dont la croissance devrait augmenter au plan général de 70% d'ici 2050, et singulièrement d’environ 100% dans les pays en développement. Sur le front de la transparence des marchés agricoles, le principe a été arrêté de mettre en place, « le plus rapidement possible », une base de données internationale sur la production, la consommation ainsi que les stocks des matières premières agricoles. En vue d’améliorer la coordination internationale dans le domaine agricole, il sera installé dans les locaux de la FAO, un mécanisme de réaction rapide regroupant des représentants du G20. Tout décision en cas de crise, -soit la chute de production dans un Etat membre, soit dans l'un des grands Etats producteurs agricoles-, seront prises dans le cadre de ce mécanisme. Afin de réduire les effets de la volatilité des prix des produits agricoles, notamment sur les pays en développement, toutes restrictions à l’exportation pour l’aide alimentaire mondiale, sont supprimées.

Importantes, les différentes mesures retenues à Paris, le sont assurément.  Mais pour qu’elles contribuent à endiguer la flambée actuelle des prix des denrées alimentaires, il faudrait qu’elles soient traduites en actes. Et c’est désormais là où est attendu le G20.
                                                                                          
                                                                                Louis S. Amédé

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