S’il est un pays émetteur de gaz à effet de serre (GES) qui, avec les Etats-Unis, est très attendu sur le front de la lutte contre le réchauffement climatique, c’est bien la Chine. Mais l’Empire du milieu principal moteur de la croissance mondiale et usine du monde, n’entend pour autant pas faire les choses autrement que comme il le veut, lui. Et Xie Zhenhua, vice-directeur de la Commission nationale chinoise pour le développement et la réforme, chef de la délégation chinoise présente à la 16e Conférence des Parties sur le changement climatique (COP 16), l’a fait savoir.
"La Chine est confrontée à plusieurs défis, dont le développement économique, l'éradication de la pauvreté, la protection de l'environnement et la réduction des émissions de GES. Nous apprenons actuellement auprès des pays développés comment lutter contre le changement climatique et nous essayons de tirer des leçons de leurs expériences et d'éviter de répéter leurs erreurs" a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse. Décryptage de ce message enrobé adroitement dans une sorte de modestie et d’humilité : la Chine s'efforce d'atteindre son objectif sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre essaie et est engagé dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l'environnement, tout en maintenant son développement économique.
Pas question de céder à la pression
Ainsi donc, il est hors de question pour Pékin, de céder à la pression ambiante. Car comme n’a de cesse d’expliquer la délégation chinoise, au-delà de sa croissance économique, la réalité à ne pas occulter est que « la Chine est confrontée à un problème du développement. Avec une vaste population dont plus 150 millions vivent sous le seuil de pauvreté, des bases économiques faibles et un développement déséquilibré, elle est loin d'être un pays riche. Son PIB par habitant s'établit à quelque 3.700 dollars, ce qui place le pays au 100e rang mondial... ». Pour autant, assure Xie Zhenhua, "Nous ne manquerons pas à notre promesse d’atteindre d'ici la fin de l'année l'objectif que la Chine s'est fixée dans son 11e plan quinquennal, de réduire de 20% sa consommation énergétique par unité de PIB ».
A en croire, le chef de la délégation chinoise à Cancun la dynamique de réduction des émissions de GES est déjà bien en cours. Et d’indiquer que " dans le processus (actuellement en cours) d'industrialisation et d'urbanisation, Nous avons adopté une série de mesures consistant à économiser l'énergie, améliorer l'efficacité énergétique, ajuster les combinaisons d'énergies, transformer le mode de développement et développer les énergies renouvelables". De là à annoncer que « la Chine a énormément contribué à la lutte contre le changement climatique », il y a un rubicon que le vice-directeur de la Commission nationale chinoise pour le développement et la réforme a vite faire de franchir. Rappelant au passage que la Chine avait déjà annoncé l'année dernière à Copenhague (COP 15) qu'elle réduirait d'ici 2020 l'intensité de ses émissions de carbone par unité de son PIB de 40 à 45% par rapport au niveau de 2005.
Par Louis S. Amédé
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