Par Louis S. Amédé
Le changement climatique est très tendance ces trois dernières années. La problématique préoccupe bien au-delà de la sphère publique engagée, -sous l’égide des Nations Unies, dans des négociations sur l’après Protocole de Kyoto-, et des mouvements écologistes. La preuve la plus récente de cet état de fait à été donné, le 4 décembre 2010, par le multimilliardaire britannique, Richard Branson qui est monté au créneau pour appeler les parties autour de la table de négociation à Cancun (Mexique) à de l’action. « Faisons quelque chose. Agissons maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Arrêtons avec les solutions en trompe-l’œil, passons donc à l’action, osons ! » a-t-il interpellé les négociateurs.
Pousser les politiques dans le dos à un accord
En effet alors que les effets dévastateurs du changement climatique s’observent aussi bien dans le monde en développement que développé, l’allure que prend les discussions dans la ville balnéaire mexicaine ne laisse rien présager d’ambitieux. Les parties en présence ne manifestant visiblement pas une grande disposition à s’engager sur la voie de « l’accord global assorti d’astreintes quantitatives » qui est appelé de tous les vœux depuis le rendez-vous précédent de Copenhague. Le patron du group multi-tentaculaire Virgin, espère avec son appel, pousser un peu dans le dos, les politiques par trop timorés et très hésitants, à trouver un terrain d’entente pour s’accorder définitivement sur des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) par pays. Une gageure ?
En l’état actuel d’avancement des négociations, le moins que l’on puisse dire c’est que parvenir à ce résultat paraît bien inatteignable aux uns et aux autres. Et pour cause, les attentes sont à la fois contradictoires et parallèles. Les pays en développement militent pour une prolongation du Protocole de Kyoto, -considéré comme un moindre mal-, au-delà de 2012 ; les Etats-Unis joue la montre prenant le parti d’une consolidation du processus découlant de l’accord à minima et au forceps de Copenhague ; et, d’autres membres du G20 tels que le Japon, le Canada, la Russie (voire même l’Europe qui tente maladroitement de caché son jeu en muant dans un mutisme) déjà engagés dans des efforts de réduction de leurs émissions de GES sous l’empire du Protocole de Kyoto (ce qui n’est pas le cas des Etats-Unis et de la Chine qui ne l’ont pas ratifié) sont plutôt pour que la logique soit respectée. C’est-à-dire que le Protocole de Kyoto fasse place à l’échéance 2012 à « un nouveau régime plus large, mondial », directif et plus contraignant pour tous… les pollueurs.
Réalisme oblige, un consensus sur la prolongation de Kyoto suffirait…
D’ailleurs dès l’ouverture de cette 16ème Conférence des parties (COP 16), le ton avait été donné par les différents intervenants qu’il ne fallait nullement s’attendre à un résultat… spectaculaire. Car, il y a nécessité à « éviter un vide après la première période d’engagement et préciser l’avenir du Protocole de Kyoto, ainsi que la poursuite de la participation du secteur privé au-delà de 2012 par l’entremise des mécanismes de marché prévus par le Protocole… ». Parvenir à s’accorder sur la prolongation de Kyoto au-delà de 2012 serait donc l’enjeu de ce COP 16. « Chacun est favorable à une continuité de Kyoto. Ce dont nous devons être conscients, c’est que nous disposons d’un temps limité pour prendre des décisions » a expliqué un officiel mexicain. Réalisme et pragmatisme auxquels le boss du groupe Virgin, habituellement excentrique, a lui aussi cédé. Préconisant en cette occurrence, aux négociateurs, un consensus à obtenir de manière équitable sur une base globale et qui serait engageant pour tous.
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