Hier mardi 15 décembre 2009, huitième jours de la grand’messe climatique qui se tient au Bella Center de Copenhague, la perspective d’un accord entre les parties, paraissait bien éloignée. Et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, n’a pas fait mystère de ce qu’il serait « difficile », de son point de vue, de parvenir à un accord dans la capitale danoise. Il faut en convenir les lignes de défense des différents groupes d’intérêts en présence sont des plus tranchées. Europe, Etats-Unis, Chine et Afrique, chacun ne veut plus rien lâcher. La convergence de vue sur la nécessité de préserver la planète du réchauffement dangereux du climat se prolonge par des voies et voix divergentes sinon parallèles, dès lors qu’il faille s’accorder sur les conditions et les niveaux de sacrifices à consentir par les uns et les autres.
Pékin a ainsi prévenu qu’il n’entendait pas débattre, ici à Copenhague, de ses objectifs d'émissions de gaz à effet de serre. Laissant entendre à tous qu’il ne prévoit donc pas de réduction en volume absolu afin de ménager sa croissance. Côté américain, Todd Stern, le négociateur en chef a, au cours d’une conférence de presse, indiqué clairement que les Etats-Unis « ne prévoient pas de revoir à la hausse ses objectifs de réduction à l'horizon 2020 » ; précisant, au passage, que pour qu’il puisse en être autrement, le Congrès doit encore adopter une loi en la matière. L’Europe quant à elle n’en fini donner dans des déclarations de bonnes intentions, -contredites par les actes-, pour mieux faire porter,in fine, le poids d’un échec du sommet, aux Etats-Unis et à la Chine. L’Afrique reste à ce jeu de convergences parallèles, la seule à en appeler à un accord équilibré assis sur les acquis de Kyoto et intégrant les recommandations du GIEC et l’impérieuse nécessité d’appuis financiers et technologiques conséquents et prévisibles aux pays en développement pour les aider à s’adapter aux exigences nouvelles de développement induites par le réchauffement climatique.
Comme si le grand froid qui s’est abattu, en début d’après midi, sur Copenhague avait gelée les ambitions et douché le dynamisme des négociateurs, et que ces derniers s’étaient convaincus que les jeux étaient faits, -avec des points de clivages aussi éloignés les uns des autres-, ils ont soumis un nouveau projet d'accord qui laisse de côté les objectifs chiffrés. Pour contrecarrer le vent froid d’échec qui soufflait sur le sommet hier mardi, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, est monté au créneau pour repréciser les choses. « Nous sommes ici pour dessiner un nouvel avenir pour notre planète… Le changement climatique est le plus grand défi de notre temps… Nous sommes donc ici pour forger un accord équilibré, ambitieux et exhaustif pour limiter à moins de 2°C le réchauffement de la température générale ». A cet effet il a mis toutes les parties prenantes en garde contre « les positions de négociation maximalistes et les exigences irraisonnables et les pressions sur les partenaires ». « L’heure est au consensus. Personne n’obtiendra tout ce qu’il veut ou attend au cours de ces négociations. Mais si nous travaillons ensemble à obtenir un accord, chacun il trouvera son compte » il a interpellé les uns et les autres. Sera-t-il attendu ? Les organisations de la société civile fortement représentée à Copenhague ont peine à le croire. Pas forcement à tort.
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